vendredi 14 novembre 2008

Suite / Le Fiddle musique Irlandaise


Qu’est ce le Fiddle ?
Le violon irlandais
La langue anglaise nous concède deux termes pour désigner le violon, lviolin et fiddle, du vieil-anglais fithele..
Cette différenciation n’est le fait que d'une distinction de rang social, d’utilisation, de répertoire et de technique. L'instrument, lui, est le même. Ainsi, le terme violin désigne l’instrument de concert classique et le terme fiddle désigne son utilisation populaire et folklorique. Ces deux appellations ont donné les distinctions de violonist et fiddler. On pourrait rapprocher ces termes avec ceux de violoniste et violoneux en français, mais ce n’est pas vraiment exact car le terme fiddler a une autre dimension que n’a pas le mot Irish fiddle
La langue anglaise nous donne deux termes pour désigner l’instrument d’Antonio stradivarius : violin et fiddle, du vieil-anglais fithele. Cette différenciation n’est le fait que d'une distinction de rang social, d’utilisation, de répertoire et de technique. L'instrument, lui, est le même. Ainsi, le terme violin désigne l’instrument de concert classique et le terme fiddle désigne son utilisation populaire et folklorique. Ces deux appellations ont donné les distinctions de violonist et fiddler. On pourrait rapprocher ces termes avec ceux de violoniste et violoneux en français, mais ce n’est pas vraiment exact car le terme fiddler a une autre dimension que n’a pas le mot violoneux.

Introduit vers le XVIIe siècle dans la culture irlandaise, le violon a su très vite trouver sa place parmi les instruments traditionnels de la musique celtique tels que flûtes, uilleann pipes, cornemuses ou harpes, dont il su imiter les sonorités et les particularités. La musique celtique était déjà depuis longtemps une musique dite « savante », c’est-à-dire pas uniquement à danser et chanter de façon populaire mais avec des thèmes singuliers et profonds capables de transporter les sentiments et l’histoire de tout un peuple ; capables de transcender les âmes par delà les affres du temps. À travers un répertoire déjà donc fortement personnalisé et sur des airs de danses aux pas très précis, les joueurs de violon développèrent une technique et une singularité qui valut rapidement à leur instrument d’entrer à part entière dans le folklore irlandais. Au point de revendiquer comme spécificité à son mode le nom de fiddle, non plus comme une distinction péjorative mais comme une marque de valeur populaire et non moins savante. Il faut dire que le jeu du fiddler, fort de la richesse musicale du répertoire celtique, de ne démérite pas de cette nuance qui donne à son instrument toute la dimension et la complexité des plus grands. Déjà par sa façon caractéristique de se tenir et tenir son violon, le fiddler marque une attitude qui lui est propre et qui transpose les tenants de sa musique. Le fiddler traditionnel, en général, reste immobile, statique, tandis que de son violon sortent les rythmes les plus rapides. Il tient son instrument sous le menton sans le coincer, souvent de façon oblique, voire verticale. D’autre le tiennent droit devant et horizontal. Chacun en fait a sa façon de le tenir, mais toutes sont propres au jeu complexe de la musique irlandaise. La plupart des airs traditionnels se jouent en première position. Parfois, on passe en deuxième position en se servant du troisième doigt au lieu du quatrième.
Les ornementations et autres fioritures introduites par le fiddler autour d’une note relèvent de l’improvisation stylistique. Elles sont communes à tous les instruments joués en Irlande. On distingue le « rolling », qui est l’introduction rapide d’une ou plusieurs notes jouées très brièvement juste avant ou juste après la note importante, le « cutting » propre au uilleann pipes et qui est une sorte d’interruption à peine perceptible d’une note précédent la note importante. Il y a aussi les « slides » (glissando) qui ramène le doigté jusqu’à la note juste, et « droning » utilisé en musique classique, qui est l’utilisation simultanée de deux cordes afin d'obtenir un bourdon sur la corde la plus grave tout en jouant la mélodie sur la corde la plus aiguë.

L’archet : le jeu de l’archet est essentiel et complètement autonome, au point qu’il donnent aux fiddlers l’impression de jouer deux instruments à la fois : le violon et l'archet. Il n’y a aucune règle académique concernant la façon de le tenir. Certains fiddler tiennent leur archet de façon courte, d’autres plus près de l'extrémité. Certains le penchent vers l’avant, d’autre vers eux. De même, il n’y a pas de recommandations possibles sur les tirés et les poussés. Le temps fort peut aussi bien se trouver tour à tour sur un poussé que sur un tiré. C’est selon les nécessités de l’écriture et du rythme à impliquer. Et de la préférence du fiddler. Il y a aussi le «crossingover » qui est le fait de passer d’une corde à l’autre en contre-temps, ou d’introduire une note, ou encore le « shake » qui est une impulsion donnée à l’archet sur une note particulière.
Ce sont toutes ces fioritures, ces impulsions et ces contre-temps glissés subrepticement qui déterminent le style si particulier du fiddle irlandais autant que le style local et même celui plus personnel du fiddler lui-même.
Il s’avère que le phénomène des styles régionaux acquis au cours des siècles, tende à s’estomper sous l’apport de styles plus personnel. Notons à ce sujet l’extraordinaire dextérité et inventivité de Tommy peoples, moins marquée par une seule région et répondant davantage à un panorama de la musique irlandaise. En fait, chaque musicien progresse dans un style portant la marque de son caractère, de son goût et de ses influences. Cependant, en trame de fond à cette nécessaire évolution, il existe beaucoup de styles locaux très marqués, tous aussi vivants et pratiqués. Il y a celui du Donegal, du Sligo, du Clare et de l'Est du Clare, du Sliabh Luachra (région de Limerick-Kerry-Cork), et du Sud Kerry-Ouest Cork, et celui du Comté de Cork. Ces styles se distinguent par un jeu d'archet autant que par la fréquence des ornementations. Mais le distingo n’est vraiment perceptible qu’à l’oreille des connaisseurs car tous les musiciens versent et puisent dans l’immense répertoire commun à tout le pays, connu d’un bout à l’autre et joué par tous. Si bien qu’un musicien du Donegal aura des airs en commun avec un musicien de Cork qu’ils pourront jouer ensemble. Ce répertoire comprend les reels (2/4), les hornpipes (4/4), les jigs (6/8 ou 12/8), les slip jigs (9/8). Tous ces rythmes sont des rythmes de danses et cette notion est très importante pour le savoir-faire du fiddler et le style du Irish fiddle. La notion de jouer pour faire danser est très importante dans l’acquisition et le maintient du style. Dans ce registre on trouve aussi des polkas, des scottishes, des mazurkas, des menuets, des valses, des airs lents, des contre-danses (set-dances), et autres compositions personnelles, faits aussi de chants accompagnés à la guitare, au piano ou parfois à l’accordéon à boutons.
Mais plus qu’une musique à danser, le fiddle irlandais est vraiment un style en lui-même, un jeu de doigts, d’archet et de sons qui se regarde autant qu’il s’écoute. C’est une constante observation des savoir-faire, d’échange de thèmes et d’idées musicales où il n’importe pas d’en mettre plein la vue mais de communiquer sa passion. Ainsi, il n’est pas étonnant que l’endroit de prédilection de la musique en Irlande soit le pub, où, dans le brouhaha convivial on pourra voir deux musiciens converser sur des airs communs, ou même un fiddler jouer pour un individu, puis l’air se propageant à travers l’estaminet tout entier être repris par tous. C’est cela la musique en Irlande.
De plus, cette observation et cet échange sont d’une nécessité vitale pour la transmission du répertoire, des thèmes et des styles. C’est aussi important pour la transmission des techniques et pour ceux qui aspirent à apprendre cette musique. Il est capital pour le novice de savoir écouter, regarder et reconnaître. Le reste viendra tout seul, (à compter de quelques heures de travail par jour tout de même). Mais le débutant ne devra avoir aucun complexe dans son initiation (voire son imitation) et savoir se glisser parmi les meilleurs musiciens qui ne le rejetteront jamais. C’est ainsi qu’en tout l’on progresse.


Le fiddle est donc avec le uilleann pipe, l'un des instruments phare de la musique irlandaise, accompagnés à merveille par la guitare sèche et le dohbrann. Depuis longtemps, les fiddlers sont de toutes fêtes, danses, et autres concerts. Sinon, on les trouvent au pub. Si on sait qu’il peut jouer toute la nuit, on comprend mieux pourquoi le fiddler adopte une position stoïque. Autrefois, il n’était pas rare qu’un fiddler, debout sur une table, anima à lui tout seul une soirée, n’hésitant pas parfois à marquer le pas de danse. Une autre caractéristique du fiddler irlandais, et aussi de tous les irlandais en général, c’est le rapport à la rue. En Irlande, il semble assez naturel d’entamer quelques airs pour le quidam et il n’est pas rare de rencontrer ici où là des musiciens.

Il y a beaucoup de fiddlers, en Irlande et ailleurs. Il est impossible de tous les nommer, même parmi les plus connus, tant ils sont nombreux, à moins d’y consacrer un chapitre exhaustif. Je me contenterai de rendre hommage ici à une figure des plus attachantes : Ted Furey.
Le violon, ou fiddle


L'instrument et le terme 'violon' sont apparus en Europe au XVIe siècle, la première référence étant une citation de 1529 dans les archives du Roi de France François 1er. L'Italie du Nord, autour de Milan et Venise, semble cependant être son berceau le plus probable. L'affirmation de W. H. Grattan Flood selon laquelle " nous possédons également une trace du Violon en Irlande dès le VIIe siècle "note1 doit bien sûr être placée au rang des affabulations patriotiques, car une confusion manifeste est entretenue entre un instrument antique et l'instrument actuel. On peut cependant considérer que le violon trouva rapidement sa place dans les musiques populaires européennes en raison d'une relative simplicité de construction : il ne sera bien entendu pas question de considérer la fabrication des violons de luthiers comme simple, mais simplement de souligner qu'une simple boîte en bois (et parfois en métal dans le Donegal) pouvait tout à fait faire office de 'violon du pauvre'. C'est sans doute cette possibilité qui rendit cet instrument extrêmement populaire avant sa fabrication en grande quantité à partir du XXe siècle.





Ici encore, la langue anglaise nous permettra de différencier le violon du fiddle, bien que les deux termes soient issus d'une même racine, le Vieil-Anglais fithele, peut-être lui-même issu du latin médiéval vitula, dérivé de vitulari, " célébrer ". Cette différence n'est en fait que le premier reflet d'une distinction sociale, l'instrument étant rigoureusement le même ; seuls varient les techniques et positions de jeu, ainsi que le répertoire. On peut de ce fait considérer que la tenue de l'instrument n'est assujettie à aucune autre règle que l'habitude du musicien, voire sa morphologie : contre la poitrine, contre ou sur l'épaule, sous le menton ou dans certains cas contre la hanche. Les ornementations sont pour la plupart communes à la majorité des instruments joués en Irlande : les fiddlers sont ainsi souvent tentés d'imiter des techniques de 'rolling' ou de 'cutting' propres au uilleann pipes, mais disposent en outre du 'droning' également utilisé en musique classique, où le musicien frotte simultanément deux cordes afin d'obtenir un bourdon sur la corde la plus grave tout en jouant la mélodie sur la corde la plus aiguë. En revanche, le vibrato si répandu dans la technique des instruments à cordes frottées en musique classique est quasiment absent, sinon honni, en musique traditionnelle irlandaise. L'archet est donc essentiel dans le jeu du musicien, à tel point que certains fiddlers considèrent qu'ils jouent de deux instruments : le violon et l'archet ; celui-ci sera tenu indifféremment très près ou très loin de l'extrémité, ce qui définira par là même un style de jeu qui tiendra plus du style personnel que du style local. Il existe cependant un très grand nombre de styles locaux très distincts parmi lesquels on distinguera principalement ceux du Donegal, du Sligo, du Clare et de l'Est du Clare, du Sliabh Luachra (régions limitrophes Limerick-Kerry-Cork), et du Sud Kerry - Ouest Cork. Ces styles se distinguent essentiellement par le type de jeu d'archet (le 'bowing') et par la fréquence des différentes ornementationsnote2. Pourtant, le monde de la musique traditionnelle en Irlande considère de manière unanime que ce sont les styles régionaux du fiddle qui se sont estompés les premiers, en particulier dès lors que les musiciens irlandais commencèrent à disposer des enregistrements de Michael Coleman, Paddy Killoran, James Morrison et quelques autres, effectués dans les années vingt aux Etats-Unis. Le style des comtés de Sligo est de ce fait souvent considéré actuellement comme le 'standard' de la technique violonistique irlandaise, comme la 'received pronunciation' du fiddle ce qui, nous l'avons dit, n'est pas sans déplaire fortement aux musiciens du Sliabh Luachra ou du Donegal, ces derniers étant plus particulièrement influencés par un jeu et par un style très écossais. On retrouvera encore sur des enregistrements de musiciens âgés (comme Julia Clifford dans le Sliabh Luachra ou Proinsías Ó Maonaigh et John Doherty dans le Donegal), des styles très prononcés. Toutefois, des musiciens réputés plus jeunes tels que Tommy Peoples sont moins marqués par une seule région et plus enclins à absorber toutes les traditions régionales qu'il leur a été donné d'entendre pour se forger un style personnel. Le style du Donegal semble donc être l'un des derniers (avec le Sliabh Luachra) à résister à cette tendance uniformisatrice, au travers de musiciens tels que Máireád Ní Mhaonaigh ou les frères Kevin, Paddy & Seamus Glackin, à tel point qu'il influence des musiciens venus d'horizons différents tels que Dermott McLoughlin, Jerry Holland, etc.



Le fiddle est donc devenu, à côté du uilleann pipes, l'un des instruments fétiches des musiciens traditionnels irlandais, populaire chez les plus âgés comme chez les plus jeunes, présent dans les sessions ou sur scène. Il nous sera donc impossible de nommer tous les fiddlers un tant soit peu connus tant ils sont nombreux. Nous soulignerons cependant avec Seán Ó Riada une tendance qui débuta avec les enregistrements du fiddle au début du siècle et qui perdure : au grand regret de certains critiques ou commentateurs parfois fort agressifs, le piano est aujourd'hui communément employé comme support rythmique du fiddle.

Il semble donc incontestable que cet instrument, à l'image d'un grand nombre d'autres instruments irlandais, perde à l'heure actuelle cette diversité des styles régionaux acquis au cours des siècles précédents, au profit d'influences multiples et internationales. Chaque musicien se forge de ce fait un style beaucoup plus influencé par son caractère ou son goût propre que par une école stylistique, ce qui était le cas jusqu'au début du siècle pour des musiciens totalement à l'abri des influences extérieures. Outre les quelques fiddlers traditionnels mentionnés ci-dessus, citons également des musiciens tels que Charlie Lennon, Frankie Gavin, Kevin Burke, Tony Linnane, Mary Custy, Máire Ní Breathnach et Ciarán Tourish.

Mais de nombreux joueurs de fiddle en Irlande ont aujourd'hui une double formation ou, pour mieux dire, une double source d'inspiration. Seán Keane, fiddler au sein du groupe Les Chieftains, est issu d'une formation classique, ainsi que la jeune Nollaig Casey dont la participation à l'Orchestre Symphonique de RTE, la Radio-Télévision Irlandaise, s'est conjuguée avec quelques succès précoces dans les Fleadh Cheoil du Comhaltas Ceoltóirí Éireann. Dans une mouvance plus jazz Paddy Maguire fait figure de chef de file et Martin Hayes de relève innovatrice. Enfin, la violoniste de formation classique Eleanor McEvoy est également chanteuse de variété et tente de se lancer dans une grande carrière à la tête d'un groupe rock après une entrée fracassante dans le monde de la musique en Irlande comme initiatrice de l'incontournable disque 'A Woman's Heart' et compositrice du titre-phare de cet album de 1992, classé meilleure vente de tous les temps en Irlande.
violoneux.

jeudi 6 novembre 2008

Réflexions & Etat des lieux du concours de musique Gallo à Monterfil.


Depuis 1976 date du premier concours de musique Gallèse à Monterfil, l’objectif premier fut de montrer la qualité et la diversité du répertoire Gallo avec ses propres caractéristiques et son entité résolument bretonne. Notre musique Gallo et nos instruments correspondent à une ancienne société rurale autarcique liée aux rituelles ponctuant en partie les grands événements d’une vie agricole. Cette société aujourd’hui disparue à nous de prouver qu’on peut créer de nouveau, perpétuer et transmettre nos héritages culturels pour faire vivre cette musique au quotidien. À nous de trouver les solutions permettant de reconnaître le génie populaire à travers notre concours. Nous ne menons pas un travail d’arrière-garde mais d’avant-garde, en contribuant à développer du lien social et en stimulant….
La créativité !

Rencontre intergénérationnelle.

Monterfil fut le levier pour inviter les anciens à se produire dans une pratique populaire devant les plus jeunes et favorisant ainsi les échanges. J’ai pu, grâce à ces initiatives rencontrer pour la première fois M. Elie Guichard grand violoneux du Pays de Dinan qui a su attiser ma curiosité, mes envies, ma passion du violon, et me montrer une voie.
Au début de l’aventure nous avons eu la chance de permettre la rencontre des anciens porteurs de traditions et les jeunes musiciens du moment avides de connaissances et qui se sont réappropriés cette musique pour mieux la transmettre à leur tour au plus grand nombre.
Au fil des années, ce carrefour entre jeunes et anciens s’est consolidé et des liens se sont tissés. Ainsi ces jeunes des débuts (Il y a trente ans déjà !) sont aujourd’hui des maillons incontournables de cette transmission orale et ancestrale.

Le CDLG, à travers le concours, a mis en évidence ce riche répertoire et cela toujours dans un esprit de fête, de convivialité entre musiciens, danseurs et spectateurs.
Notre concours a donc revitalisé une pratique la valorisant.

Pourquoi un concours ?

Il semblait nécessaire pour notre association de créer un événement afin d’évaluer la pratique de chacun et son niveau à travers une joute amicale et de partager ses sources.
Dans cette continuité, le CDLG a eu comme vocation de transmettre et d’affirmer l’identité culturelle gallo. Notre association a aussi souhaité signifier l’attachement du Pays Gallo à la culture Bretonne. À l’origine ce concours était filiation (sorte de « rite initiatique » pour moi en 1977) c.a.d pour les musiciens un passage pour obtenir la reconnaissance de ses pairs.
Aujourd’hui le niveau de ce concours se banalise, la qualité technique est souvent au rendez-vous, mais l’âme et la trame ont disparu. Notre concours ne sert plus de curseur pour les pratiquants. Bien souvent hélas, des concurrents-consommateurs vont juste puiser leurs sources auprès des groupes de festou-noz à la mode. Je n’accuse pas, je constate simplement, et quelque part c’est normal et compréhensif. Cette jeune génération de musiciens a pu bénéficier à loisir de tout le travail que les musiciens de ma génération avaient mis en place en amont, depuis ces trente glorieuses Monterfiloise ; collectages, stages, pédagogies diverses, enseignement, etc. .
Ils n’ont donc pas les mêmes repères, les mêmes envies et désirs tout simplement. (On préfère de loin jouer à la manière d’un virtuose de l’accordéon diatonique, ou de se lancer dans de fougueuses impros ( sans queue ni tête la plupart du temps !), que d’écouter le Père Jean de Guemené…

C’est compréhensif, puisque l’on touche plus ici, à une démarche ou un choix musical artistique que culturelle. Avant de se lancer dans la création, il faut une imprégnation, des connaissances, sinon sans ces bases, l’identité propre à cette musique gallèse disparaîtra. Elle s’ouvrira sûrement et sans doute vers d’autres horizons, c’est ce qui est très paradoxal comme situation et quelque part dans la logique des choses. Mais cette dialectique est l’essence même de l’évolution des musiques traditionnelles qui ne doivent pas être figées.
Il ne faut en aucun cas singer nos anciens mais juste s’en imprégner afin de s’enrichir personnellement.

Notre concours permet également de pratiquer le répertoire des marches et des mélodies, qui n’est que rarement joué, à l’inverse de celui de la danse. Aujourd’hui valorisons notre concours en insitant les jeunes musiciens à faire des recherches, défendons le jeu ou l’approche traditionnel qui s’ouvrira nécessairement par la création, l’innovation et la composition.
La qualité technique progresse mais avec une esthétique moderne éloigné des styles des terroirs.
(Et pourtant, la beauté des gammes non tempérées est innovante si belle , et si envoûtante ! La justesse n’est qu’une notion bourgeoise...(sic))

Le Jury :
Lors de notre concours, l’émulation positive entre candidats, peut glisser jusqu’à la rivalité, le rôle du jury est de palier à ces éventualités à travers des décisions, des encouragements et des critiques objectivées.
Sans académisme de façade qui pourrait polluer l’esprit de ces joutes musicales.

Mes idées et mes propositions :

Pour dynamiser le contenu et le contenant de notre concours et « casser « une certaine monotonie qui s’installe, je préconise d’instaurer le choix parmi l’un des terroirs du Pays gallo (Poudouvre, Loudéac, Mené, Coglais, etc.…) .
Chaque année nous pourrions mettre à l’honneur une des composantes de la musique Gallo, qui pourrait être un des fils conducteurs de notre fête, .et de notre programmation. )
Il est vrai que le terroir Vannetais Gallo que nous avons en source principale lors des concours depuis ses 10 dernières années n’est pas la seule référence en la matière. Il est intéressant de s’interroger sur les raisons de ce choix des candidats, phénomène de mode ? répertoire « plus bas breton » ? individualités portantes ? mobilisation plus important des acteurs de Pays de Redon pour valoriser la richesse de leurs chants? )
Une méconnaissance des autres terroirs et un manque d’intérêt en sont peut-être les causes.
Cette innovation que je suscite, comporte des risques à évaluer, réduction du nombre de concurrents, et également des atouts, stimulation de la recherche et les connaissances de chacun. La notion de terroir est aujourd’hui certes aléatoire, et fragile, elle n’avait qu’une réelle signification culturelle avant-guerre, basée sur l’ancienne société rurale et découpages historiques.
Nous abordons ici une notion importante : la confusion possible entre l’expression personnelle du musicien avec l’expression idéale du terroir.
Dans cette démarche, il est necéssaire de mettre en place une aide sous la forme d’un accompagnement pédagogiques auprès des futurs concurrents et des personnes désireuses de découvrir et d’étudier ces terroirs.

Fiddle


e fiddle est le nom donné au violon en Irlande pour le différencier de l'instrument joué par les musiciens classiques. La principale différence réside dans la manière de jouer.
Le fiddle, domine dès le XVIIIe siècle comme instrument soliste dans les petites formations: les bothies et ceiligh bands. L'utilisation du violon en Irlande remonte au XVe siècle. Depuis toujours, les musiciens irlandais jouent du fiddle seulement sur deux octaves. Les Irlandais cultivent la liberté technique, tout le reste est subtilité, créativité et expérience. La technique du fiddling irlandais accorde une grande importance aux ornementations et fait l'objet d'un travail minutieux. Les violonistes traditionnels rendent aussi l'effet de bourdon en jouant sur deux cordes à la fois. Le fiddling irlandais est un héritage familial et n'a guère tenu compte de l'influence extérieure. Le coup d'archet (différent selon les régions) a une importance capitale pour le rythme. Les ornementations, inspirées du jeu du uilleann-pipes, sont très spécifiques. Parmi les violonistes les plus connus, citons les Martin Hayes, Frankie Gavin, Sean Keane, Tommy Peoples, Kevin Burke, Paddy Clackgin, Nollaig Casey, John Cunningham, Tony Linnane, Eileen Ivers et Liz Caroll (qui est néo-irlandaise des USA).
En Irlande les occasions musicales ne sont pas rares. Pour une grande partie des musiciens, la première occasion de jouer est très souvent le cadre familial. Il est courant de trouver des familles entières tournées vers la musique, le chant et la danse traditionnelle. Depuis les années 60 s'est développé le phénomène dessinging pubs puis celui des sessions de musique traditionnelle. Aujourd'hui, de plus en plus de pubs invitent quelques musiciens (surtout pendant la période estivale) qui se retrouvent à jouer autour d'une table, plus rarement sur une petite scène. On a vu se développer ces dernières années, une pratique qui consiste à rétribuer un ou deux musiciens qui mènent la session et sont susceptibles d'en attirer d'autres pour se joindre à eux. Bien sûr, surtout en dehors des villes et de la saison d'été, des sessions spontanées ont encore lieu, simples rencontres entre musiciens et occasion pour le public présent de pouvoir écouter la musique ! Certains musiciens jouent également pour la florissante production discographique ainsi qu'au sein de groupes qui exportent cette musique (Etats-Unis, Australie, Europe)